Résolution de la vente immobilière
Vente d’immeuble – Résolution de la vente – Restitutions
Une des difficultés récurrentes en cas de résolution de vente immobilière concerne les restitutions.
On se souvient que la résolution du contrat implique son anéantissement rétroactif.
Dès lors, le vendeur doit restituer le prix versé par l’acquéreur et l’acquéreur doit restituer le bien immobilier au vendeur.
La question posée est la suivante : l’occupation du bien par l’acquéreur, voir la dépréciation de ce bien par son temps d’utilisation, peuvent-elles donner lieu à une indemnisation au profit du vendeur ?
La Cour de Cassation tranche clairement par la négative dans un arrêt du 13 juillet 2016, (14/26.958), tel que ci-après rapporté :
Vu l’article 1184 du code civil ;
Attendu que, pour fixer à la somme de 37 000 euros le montant de la créance de la société Jalym contre Mme X… au titre de la dépréciation des biens objets de la vente résolue, l’arrêt retient que l’indemnité sollicitée correspond à la différence de valeur entre un bien immobilier neuf et un ancien, qu’il y a lieu de considérer que, quels que soient l’état dans lequel les biens seront restitués par Mme X… et l’entretien dont ils ont pu faire l’objet depuis la prise de possession par celle-ci en janvier 2007, ces biens ne pourront être commercialisés sur la base d’une valeur à neuf, de sorte que la réalité d’une perte de valeur et du préjudice invoqué de ce chef par la société Jalym est incontestable et que la somme allouée, tient compte de la durée de possession par Mme X… et du prix de vente initial des biens ;
Qu’en statuant ainsi, alors que le vendeur n’est pas fondé, en raison de l’effet rétroactif de la résolution de la vente, à obtenir une indemnité liée à l’utilisation de la chose vendue ou à l’usure résultant de cette utilisation, la cour d’appel a violé le texte susvisé ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE
Dont acte !